Les recherches sur l’homéopathie

 

 1) L'effet Placebo

  

  Les mécanismes du placebo demeurent inconnus mais il est indéniable que l’imagination peut guérir un certain nombre de maladie. La pensée peut avoir une influence sur le fonctionnement de notre organisme. Ainsi, Le placebo même au 21ème siècle, reste toujours l’objet de nombreuses polémiques, avec des points de vue aussi passionnés que définitifs, voir même un tabou manifeste. Pourtant ce phénomène se situe dans le vif de la pratique médicale. Donc, il a fait l’objet de nombreuses tentatives de théories.

Le mot «Placebo » a une origine religieuse : on retrouve sa trace dans le Vulgate, la traduction latine de la bible. « Placebo domino in regione vivorum » traduit par « je plairai à Dieu au royaume des vivants ». « Placebo » est aussi la traduction du mot grec « enarestesô » : « je plairai ». De plus vers le 16ème siècle la citation du chirurgien Ambroise Paré « Je le panse, Dieu le guérit », montre que l’important reste la foi.  Ainsi Montaigne illustre également l’utilisation du placebo dans deux cas précis dans ses essais, ce qui fait entrer le placebo dans la littérature. Puis au 18ème siècle, la notion de placebo apparait en médecine, et on va commencer à étudier l’effet placebo au moyen de véritables expérimentations. En 1714, on a ainsi démontré l’intérêt du jus d’orange ou du jus de citron dans le traitement du scorbut. Lino a pour cela comparé les caractéristiques de différentes substances (eau de mer, ail, moutarde …) De même, Tronchin est le premier à essayer l’effet placebo. Il voulait modifier les modes de vie des courtisans de la cour en leur prescrivant à heures fixes et après des repas légers, des pilules de mie de pain. Des lors des années 1960, le placebo est valorisé comme une activité pharmacologique nulle dans les essais thérapeutiques contrôlés.

                                    

Il faut tout d’abord bien différencier le placebo et l’effet placebo :
                - D’une part, l’effet placebo n’est pas une constante obligatoire de tout placebo.
                - D’autre part, l’effet placebo n’est pas attribut du placebo car même les traitements actifs appelés « verum » comporte un effet placebo.
Ainsi il y a plusieurs définitions données du placebo : 
 

  •                 Celle de Shapiro en 1964 : « Le placebo est tout procédé thérapeutique ou composante de ce procédé thérapeutique qui est donné intentionnellement pour avoir un effet sur un patient, sur un symptôme, sur un syndrome ou sur une maladie, mais qui est objectivement sans activité spécifique pour la condition traitée (pas d’action physiologique) ».
  •                 Celle du Grand Larousse : « C’est une substance inoffensive et inactive administrée à la place d’un médicament au cours d’une expérimentation sur l’efficacité réelle d’un médicament en vue d’éliminer toute participation psychologique du malade. »
  •                 Ou encore celle de la pharmacopée européenne : « Le placebo est un médicament. C’est une substance ou composition présentant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi sue tout produit pouvant être administré à l’homme ou à l’animal en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leur fonction organique. »

Cependant, il faut distinguer le placebo « Pur » ou vrai placebo du placebo « impur » :

                          -Le placebo pur : est une substance sans propriété pharmacologique qui se réduit à
une imitation d’un médicament. Exemple : pilule d’amidon, gélule de farine, eau distillée pour les injections, eau sucrée ….
                          -Le placebo impur est un médicament ancien, d’efficacité non prouvée ou bien prescrit à des doses trop minimes ou dans une indication trop éloignée de son champ d’application pour peut être efficace. Donc tous effets éventuels seront sans rapport avec ceux attendu.
Certains médicaments officiels sont peu à peu déremboursés, mais même s’ils ont peu d’efficacités, ils sont dotés de pouvoirs aux yeux du grand public.

L’effet placebo a comme définition d’après le Dr Patrick Lemoine : « un écart positif entre le résultat thérapeutique observé et l’effet thérapeutique prévisible en fonction des données strictes de la pharmacologie ». Exemple: Quand un individu prend de L'aspirine si l'individu se sent mieux au bout de quelques minutes à peine, c'est un effet Placebo (temps necessaire de l'aspirine pour faire effet est de une heure.) 

 


Toute prescription comporte un effet placebo positif ou négatif, qui sont les deux faces d’un même effet. On parle alors d’  « effet nocebo » dans ce dernier cas.  

   Tous les malades, tous les symptômes, toutes les maladies ne sont pas également sensibles au placebo : il y a des placebo-résistants et des placebos sensibles.
 

  •                 La placebo-sensibilité sous entend une action placebo positif. Les individus placebo-sensibles sont extravertis, sensible, crédules, sociable, impressionnables, voulant faire plaisir au médecin. Le niveau d’anxiété rend placebo-sensible.
  •                 La placebo-résistance a une action nulle.
  •                 La placebo-négativité sous entend une action négative, un effet nocebo. On retrouve le profil de personnalité introverti, méfiant, rigide, tendu, inhibé. Ils sont souvent incapables d’exprimer facilement leur désaccord, leur mécontentement.

Pour que l’effet placebo soit positif, il est nécessaire que le patient ait un certain état d’esprit avec une foi et une volonté de guérir ainsi qu’une confiance en son médecin.
Tous les troubles peuvent répondre au placebo (diabète, angine de poitrine, cancer) mais certains répondent mieux que d’autres et l’efficacité semble en relation inverse avec la gravité de la maladie.

Ainsi l’effet placebo du placebo nécessite que le placebo :
    -possède une inertie pharmacologique
    -soit donné à un sujet malade
    -ait l’apparence morphologique d’un médicament
    -respecte le rituel d’un médicament

  

De nombreux facteurs contribuent à l’effet placebo : La voie et le mode d’administration (intraveineuse, intramusculaire, suppositoire, gouttes, comprimés), le dosage (fréquence des prises), le prix (plus couteuses, plus efficaces), la nouveauté, la couleur  (bleu clair-->tranquillisants ; rouge, jaune vif --> stimulant ; marron --> laxatif) , la taille et la forme, le gout, le nom, la délivrance sur ordonnance.  Cependant certain médicament comme l'homéopathie ont innové sur l’aspect, la forme et le gout.
Néanmoins, le sexe féminin et l’âge favorise les effets secondaire du placebo. De plus les conditions sociales peuvent jouer aussi un rôle. Une personne seule (divorcé, veuf, célibataire…) est moins placebo sensible qu’une personne entourée. Exemple : une femme au foyer est moins sensible que la femme qui travaille.

  L’attention portée par le médecin au patient semble améliorer nettement les chances d’amélioration. Ainsi le temps de consultation contribue à l’action placebo, même si cela n’a jamais était quantifié avec précision. Plus la consultation est longue, plus l’effet placebo serait important. Ainsi, elle dure environs une heure (comme chez les homéopathes par exemple.)  
Il y a une place symbolique du médecin et une croyance dans l’efficacité de ce qu’il prescrit. En résumé, l’effet placebo repose sur la qualité de la relation médecin-malade. D’après Balint, « l’effet placebo est le remède-médecin ». 

Par ailleurs, le placebo serait la matérialisation de la suggestion du médecin et agirait comme la réceptivité du malade. Exemple : Apres l’administration d’eau sucrée à des malades, on leur dit qu’il y a eu une erreur et que le produit donné était un « émétisant » (substance faisant vomir). Un certain nombre d’entre eux vont alors présenter des nausées ou des vomissements.

Pour conclure la médecine a su faire un usage de l’effet placebo, elle a tenté de reléguer cet effet placebo. De plus, l’effet placebo repose sur une relation médecin-malade de qualité. Cependant, des recherches en Homéopathie, essaye de conclure que l’action de cette thérapeutique ne peut être expliquée que par l’effet placebo. 

Comme en 1994, le docteur David Taylor Reilly de l’université de Glasgow essaye de montrer l’efficacité de l’homéopathie. Il effectue un protocole ci-joint, ou il a administré à un groupe de personnes des substances homéopathique pour guérir plusieurs maladies dont les allergies. Ainsi qu’a un autre, avec des médicaments à effet placebo. C’est conclusion, désiré montrer que l’homéopathie ne résidé pas sur l’effet Placebo. Néanmoins son expérimentation  a été contredite en 2005, montrant que sur 110 essaies, tout les cobayes avait aussi bien répondu au placebo qu’à l’Homéopathie. Ainsi le placebo et l’homéopathie, restent toujours l’objet de nombreuses polémiques, avec des points de vue aussi passionnés que définitifs, voir même un tabou manifeste. Pourtant ces phénomènes restent toujours populaires. Donc, ils font l’objet de nombreuses tentatives de théories.

  

 

          2) Autres recherches

 

          L'homéopathie est depuis longtemps au centre des recherches cliniques. Selon le site internet des laboratoires Boiron, ces recherches consistent par exemple à "démontrer l'intérêt de santé publique des traitements homéopathiques" ou encore de "mieux comprendre les mécanismes d'action des hautes dilutions.

 

 

a) La mémoire de l’eau.

 

Les médicaments homéopathiques sont obtenus à partir de dilutions successives d’une solution contenant les molécules du principe actif. Des physiciens considèrent qu’il ne reste plus aucune trace du principe actif au-delà d’un certain nombre de CH. Ils ne font que s’appuyer sur le nombre d’Avogadro (6,023 x 1023 mol ), qui correspond au nombre d’entités dans une mole. C’est ainsi que vers la fin des années 80, le docteur et chercheur Jacques Benveniste (partisan de l’homéopathie) fut le premier à émettre l’hypothèse que l’eau aurait une mémoire dans le magazine « Nature ». C’est-à-dire qu’elle serait capable de garder en mémoire les propriétés d’une substance qui n’est plus présente dans le fluide mais avec laquelle elle a été en contact auparavant. L’objectif de cette hypothèse était de prouver l’efficacité des dilutions infinitésimales. Il fait réagir des globules blancs avec des anticorps et affirme que les globules blancs continuent de réagir bien que les anticorps soient hautement dilués. Le professeur Luc Montagnier a par la suite repris cette idée. Celui-ci affirme qu’il existe dans l’eau des structures capables de conserver une partie de l’information génétique. Cependant ces expériences ne furent pour le plupart que l’objet de controverse médiatique et l’action du principe actif lorsqu’il est hautement dilué n’a pas été réellement prouvé.

 

 

b) Les résultats des essais cliniques

 

 Pour soulager les enfants souffrant d’eczéma. Deux études d’observation (en 2008 et en 2009) ont suivi pendant 1 an un total de 253 enfants souffrant d’eczéma. Les enfants ont été divisés en 2 groupes: ceux soignés par l’homéopathie et ceux par des soins usuels. Une amélioration équivalente des symptômes a été observée dans les 2 groupes.

 

 

Pour contribuer au traitement de la grippe. Une revue systématique publiée en 2006 avait comme objectif d’évaluer l’efficacité d’Oscillococcinum, le médicament homéopathique le plus utilisé dans la prévention et le traitement de la grippe. Sept essais cliniques aléatoires ont été pratiqué: 4 évaluant les effets du produit en tant que traitement (1 194 participants) et 3 évaluant ses effets préventifs (2 265 participants). On a constaté qu’Oscillococcinum réduit le temps d’infection de 0,26 jour mais il n’y a pas de preuve de son efficacité pour la prévention de la grippe.